les balades à vélo de Pierrot
En juin 2009, pour notre désormais traditionnel séjour de fin de printemps entre quelques copains du Cyclo Club Mendois, le choix de la destination s'est porté sur l'Italie, et plus particulièrement sur les Dolomites. Francis nous a déniché un hôtel à Arabba, en limite des régions de la Vénitie et du Trentin-haut-Adige, dans la province de Belluno, au cœur de ce massif. Christel et Jean-Paul ont rejoint le petit groupe des habitués composé de Francis, Fredéric et moi-même. Malheureusement, au dernier moment, Christian ne peut se joindre à nous en raison de problèmes de santé.
Auparavant appelées «les montagnes pâles», les Dolomites doivent leur nom actuel à Déodat Gratet de Dolomieu, géologue français du XVIIIe siècle qui donna le nom de «dolomite» à la roche qui constitue ce massif. Les paysages ruiniformes que l'on peut admirer sont dus à la particularité que cette roche est composée d'un carbonate double de calcium et de magnésium dont la résistance est inégale devant l'érosion.
Les Dolomites se sont formées il y a 245 millions d'années par l'accumulation de plusieurs centaines de mètres de récifs coralliens pétrifiés sur un ancien bloc cristallin. Sous l'effet des plaques tectoniques, ces roches se sont soulevées lors de la formation des Alpes il y a de 80 à 30 millions d'années, sans perdre leur horizontalité. Par la suite, l'érosion de l'eau et des glaciers a façonné les paysages que nous connaissons aujourd'hui.
Pour le voyage, nous avons opté pour un véhicule utilitaire de 9 places, les vélos trouvant leur place sur la remorque du Codep. Le départ de Mende se fait à 5 h 00, sous une fine pluie jusqu'au col de Jalcreste. Par la suite, un temps sec et chaud nous accompagnera tout le long de ce très long voyage (plus de 1 100 km) via la Côte d'Azur, la Riviera du Ponente et la plaine du Pô. Aux abords de Vérone, nous quittons l'autoroute pour longer la rive «est» du lac de Garde sur une quarantaine de kilomètres. Après ce petit détour touristique, nous reprenons l'autoroute jusqu'à la vallée de l'Avisio que nous remontons avant de franchir le passo Pordoi sous les nuages pour arriver enfin à l'hotel Pordoi à Arabba vers 19 h 00. Nous avons à peine le temps de nous installer dans nos chambres et de ranger les vélos avant le dîner.
Le bulletin météorologique local affiché à l'entrée de la salle à manger annonce un temps couvert pour les jours à venir, avec des possibilités d'averses et des températures fraîches, ce qui ne nous surprend guère car l'hôtel est déjà à 1 612 m d'altitude.
L'hôtel Pordoi s'avère être vraiment bien équipé pour l'accueil des motards et des cyclistes en mettant à disposition un garage et un local avec du matériel d'entretien ainsi que des armoires chauffantes pour sécher le linge. Une plaquette d'information présente les différents parcours possibles au cœur des Dolomites et leur profil. Vous pouvez la retrouvez sur le site de l'hôtel : https://www.hotelpordoi.it/.
Nous nous retrouvons tous vers 8 h 30 pour le petit-déjeuner autour d'un buffet en libre-service très varié. Tout au long de la semaine, nous le partagerons essentiellement avec des groupes de motards allemands très nombreux dans la région. Comme l'annonçait le bulletin météo de la veille, le temps est très couvert et presque froid. Pour notre première balade, le choix s'est porté sur le tour n° 5, avec les ascensions du passo di Falzarego, du passo di Valparola et du passo Campolongo. Le départ est donné vers 10 h 00 en direction de Pieve di Livinallongo. La température très fraîche et les 10 kilomètres d'une descente peu pentue alternant avec des faux-plats jusqu'au village d'Andraz à 1 450 m d'altitude nous obligent à bien nous couvrir.
Commence alors l'ascension du passo di Valparola via le passo di Falzarego sur 11 km. Chacun d'entre nous adopte son propre rythme pour ne pas trop entamer ses réserves et profiter, dans cette première ascension, des paysages spectaculaires que laissent deviner les nuages bas. Vers 2 000 m d'altitude, la neige fait son apparition au bord de la route puis après un court tunnel dans une épingle, c'est enfin le sommet du passo di Falzarego à 2 105 m d'altitude. Une stèle, une chapelle et un musée rappellent aux passants les tragiques évènements qui s'y déroulèrent lors de la première guerre mondiale.
Une fois notre groupe reformé et après quelques instants de repos, nous attaquons les derniers hectomètres qui nous séparent encore du passo di Valparola à 2192 m d'altitude. Ce col permet le passage vers le haut-Adige dénommé aussi Tyrol du Sud, région autonome à statut spécial qui présente la particularité d'avoir deux langues officielles : l'italien et l'allemand. Après quelques discussions entre ceux souhaitant faire la descente puis manger et ceux qui veulent faire le contraire, nous décidons finalement de prendre le repas au chaud dans une auberge située à 500 m du col, en bordure d'un petit lac alors que la température extérieure atteint péniblement 8° C.
La reprise est très difficile : en sortant de l'auberge, une fine pluie s'est mise à tomber alors qu'une longue descente de 14 km nous attend. Il faut alors sortir les vestes imperméables, les capuches, les gants d'hiver et autres vêtements de protection. Par chance, à mi-pente, son intensité faiblit et la pluie s'arrête à La Villa tout en bas. Un long faux-plat grimpant nous amène à Corvara, au pied du passo Campolongo où le soleil réapparait dans un ciel de plus en plus dégagé.
Ce versant du col, avec une dénivelée de 325 m en 6,5 km, est plus difficile que prévu : à la sortie du village, la dizaine d'épingles présente une pente assez raide et le revêtement est fortement dégradé. Cette difficulté passée, la pente s'adoucit jusqu'au col à 1 875 m d'altitude. Il ne reste alors plus que 4 km de descente pour arriver en fin d'après-midi au pied de notre hôtel. Au final, nous avons parcouru 53 km avec quand même plus de 1 300 m de dénivelée. Dès notre retour, nous profitons des équipements mis à notre disposition pour faire sécher les chaussures dans le local à ski et les vêtements grâce aux armoires chauffantes. Au dîner, nous optons tous pour le minestrone, les crudités, les pâtes suivis d'un dessert et d'une infusion ou d'un café pour certains ou d'une grappa pour d'autres !
Comme cela sera le cas toute la semaine, nous nous retrouvons au petit-déjeuner durant lequel nous fixons le programme de la journée. La matinée sera consacrée au passo Pordoi à 2 242 m d'altitude. La difficulté ne réside pas vraiment dans sa pente mais dans le fait que son ascension commence dès la sortie de l'hôtel ! Au moment du départ, une mauvaise surprise pour moi : le pneu avant du vélo est à plat. Une fois démontée, la chambre à air est décollée au niveau de la valve.
Cet incident résolu, nous partons tous ensemble. Le temps est de nouveau très couvert et la température toujours aussi fraîche nous obligeant à bien nous couvrir même dans l'ascension. Christel et Jean-Paul arrivent les premiers au sommet (comme tous les jours) puis c'est le tour de Fred et moi-même. Francis n'arrivant pas, Christel et Jean-Paul entament la descente pour aller à sa rencontre. Un incident technique l'a retardé à mi-pente : après avoir crevé, la valve de la chambre à air de remplacement s'est cassée. Par chance, la seconde chambre à air ne pose pas de problème et lui permet de repartir. Entre temps Fred et moi-même sommes aussi descendus à sa rencontre et tous les trois terminent ensemble des 2 derniers kilomètres de l'ascension.
Du col, une route puis un chemin mènent à un cimetière allemand de la première guerre mondiale mais le temps ne nous incite pas à nous y rendre. Au sommet, les nuages sont de plus en plus denses et semblent annoncer une prochaine pluie. Après quelques instants de récupération, nous faisons demi-tour pour retourner à Arabba. Christel, rentrée plus rapidement, en profite pour escalader le passo Campolongo dont l'ascension au départ d'Arabba est assez facile (moins de 4 km) même si la pente frôle les 10 % par moment.
Nous nous retrouvons tous pour le déjeuner pris dans le restaurant de notre hôtel, avec au menu une excellente pizza . Durant le repas, la pluie fait son apparition pour cesser assez vite en début d'après-midi. Le programme de l'après-midi est très diversifié : Francis reste à l'hotel pour se reposer, je pars faire l'ascension du passo Campolongo alors que Christel, Jean-Paul et Fred partent pour une randonnée pédestre sur les pentes de la Mesola qui culmine à 2 735 m. Celle balade est loin d'être une sinécure car les chemins empruntent les pistes de ski très raides et la neige en altitude les a obligés à faire demi-tour.
Ce mardi matin, le temps est absolument identique aux jours précédents et le bulletin météo n'annonce rien de merveilleux pour les jours à venir... Au programme de la journée, nous avons opté pour le tour du massif de la Sella par le passo Campolongo, le passo di Gardena, le passo di Sella et, enfin, le passo Pordoi (tour n° 1). La montée du passo Campolongo se fait tranquillement pour ne pas trop puiser dans les réserves : il reste 3 cols de plus de 2 000 m d'altitude à franchir. Au sommet, Francis, qui est malade, doit renoncer à nous accompagner et rentre directement à l'hôtel. Nous entamons donc tous les quatre la descente sur Corvara en roulant très prudemment dans la série d'épingles que nous avions montées deux jours auparavant en raison du mauvais état de la chaussée.
Avec ce mauvais temps, nous nous livrons au rituel devenu classique de l'habillage / déshabillage à chaque sommet ou pied de cols. A partir de Corvara, il reste 9,5 km pour atteindre le passo Gardena à 2 121 m d'altitude et environ 600 m de dénivelée. Quelques éclaircies nous accompagnent jusqu'au sommet où, n'étant pas certains de trouver plus loin un lieu pour se restaurer, nous décidons de déjeuner. Au moment de remonter sur le vélo, le ciel est de nouveaux très couvert et, par chance, la pluie nous épargnera tout le reste de l'après-midi. La descente entre le passo di Gardena et le plan de Gralba où nous rejoignons la montée au passo di Sella est saisissante : nous passons dans un paysage minéral au pied des hautes falaises qui, culminant à plus de 2 900 m d'altitude, sont noyées dans les nuages.
Il nous reste ensuite 5,5 km pourparvenir au passo di Sella à 2 244 m, la route s'élevant légèrement au-dessus du point géographique exact du col à 2 211 m. De là, les trois aiguilles du Grohmannspitze semblent transpercer les cieux et le massif de la Marmolada, point culminant des Dolomites à 3 342 m, apparait au travers des nuages. Le froid qui règne au sommet raccourcit la traditionnelle pause et nous attaquons assez rapidement les 5,5 km de descente jusqu'à rejoindre la route du passo di Pordoi. Au carrefour, Christel décide de descendre jusqu'à Canazei pour faire l'intégralité de l'ascension de ce col, soit 13 km. Moins certains de leur capacités, Fred, Jean-Paul et moi-même préférons s'en tenir à monter les 7 derniers kilomètres qui les séparent du sommet à 2 242 m pour cette dernière ascension de la journée. Une fois en haut, nous retrouvons Francis, qui s'est lancé dans la montée du passo di Pordoi depuis Arabba en début d'après-midi.
En attendant Christel, nous découvrons la stèle érigée en mémoire de Fausto Coppi puis dégustons un café ou un chocolat au chaud dans une des nombreuses auberges du col. Au moment de la descente, la pluie fait son apparition durant quelques minutes nous obligeant à sortir une nouvelle fois notre arsenal de protection. A la fin de cette superbe randonnée, le compteur affiche 53 km avec quand même 1 650 m de dénivelée !
Cette journée est une journée de repos dans le sens où les vélos restent au garage. Après le petit-déjeuner, nous partons donc avec notre véhicule en direction de Cortina d'Ampezzo par les petites routes touristiques. Nous descendons d'abord la vallée du torrent Cordevole jusqu'à Alorgo pour rejoindre la route du passo Duran à 1 601 m d'altitude. Dans cette ascension qui comprend de nombreux passages à plus de 10 %, nous dépassons un gamin qui monte, semble-t-il, assez facilement et surtout simplement habillé d'un short de plage sans aucun autre vêtement. Notre surprise est encore plus grande de le voir redescendre dans la même tenue !
Après une pause café et chocolat dans la petite auberge perdue au sommet, nous gagnons la vallée du Zoldo puis la vallée d'Ampezzo via le passo Cibiana à 1 530 m. Après le déjeuner pris en terrasse d'un restaurant de Cortina, nous nous promenons dans le centre-ville avant de repartir en direction du lac de Misurina via le passo Tre Croci.
De là, à travers les nuages qui commencent à laisser place à quelques belles éclaircies, de superbes panoramas se dévoilent au sud vers le massif du Sorapiss et au nord vers les fameuses Drei Zinnen ou Tre Cime di Lavaredo, sommets emblématiques des Domolites. Pour encore mieux les observer, nous empruntons la route privée à péage (tarif : 20 € par véhicule !) qui mène au refuge d'Auronzo à 2 320 m. De la terrasse, nous découvrons quasiment un tour d'horizon complet sur des paysages enneigés de haute montagne dont les principaux sommets frôlent ou dépassent les 3 000 m d'altitude. En face de nous se dresse le massif du Cadini. Malheureusement, les nuages réapparaissent et obscurcissent rapidement les sommets environnants.
Cela ne nous laisse pas le temps de parcourir le sentier qui fait le tour des Drei Zinnen. C'est dommage car la vision de la face nord de ce massif est très certainement l'une des plus spectaculaires de toutes les Dolomites. Le retour à Cortina s'effectue en faisant le tour du massif du Cristallo par le lac de Landra et le lac Bianco. Nous reviendrons ensuite à Arabba sous un soleil enfin de retour en montant le versant «est» du passo Falzarego puis en retournant à l'auberge du passo di Valparola, histoire de profiter du panorama sans la pluie !
Comme les autres jours, nous choisissons le programme de la journée au moment du petit-déjeuner après avoir jeté un œil au ciel toujours aussi couvert mais avec un plafond plus élevé dévoilant les sommets aux alentours. Nous choisissons de partir à la découverte du massif de la Marmolada, dans la vallée voisine via le passo Pordoi et le passo di Fedaia, pour une randonnée qui s'annonce plus coriace que les autres. De son coté, Francis a choisi de partir plus tard et de rejoindre le reste du groupe en faisant le parcours à l'envers. Malheureusement pour lui, la casse de 3 rayons sur la roue arrière à peine quelques kilomètres après le départ l'oblige à un rapide retour à l'hôtel.
Montant nettement moins vite que Christel et Jean-Paul, Fred et moi-même se lançons un peu plus tôt dans l'ascension du passo Pordoi. Dès les premiers kilomètres, les nuages se morcèlent pour laisser place à un superbe ciel bleu et à un soleil qui nous réchauffe enfin, en dévoilant de superbes vues sur les sommets du massif de la Sella. Au cours de l'ascension, nous avons la chance de pouvoir observer une chevrette et son faon ainsi que quelques marmottes. Fred et moi-même profitons d'être les premiers au sommet pour nous rendre au cimitière militaire allemand à quelques centaines de mètres. Du monument funéraire, le sommet de la Marmolada est parfaitement visible tout comme le long serpentin de la route du col. Mais ce petit détour fait que Christel et Jean-Paul passent le col sans nous voir. Après les 13 kilomètres de descente sur une très bonne route jusqu'à Canazei, nous voici alors de suite au pied du passo Fedaia et de ses 11 km d'ascension.
Grâce au soleil de plus en plus généreux, nous pouvons enfin, pour la première fois de la semaine, n'arborer que la tenue estivale et ranger dans les sacoches ou sacs à dos les vestes, les jambières et les gants ! Après les sept premiers kilomètres assez faciles, la route s'élève rapidement jusqu'au lac de Fedaia, avec une pente moyenne supérieure à 8 % sur 4 km.
L'arrivée au sommet offre un paysage saisissant avec les eaux claires et transparentes du lac dans lesquelles se reflètent le Gran Vernel, la Marmolada et son glacier. C'est à cet endroit que nous nous retrouvons enfin pour déjeuner à la terrasse d'une auberge,en bordure du lac. Même si aucun de nous ne parle correctement italien ou allemand, nous arrivons tant bien que mal à nous faire comprendre et à nous régaler. Nous repartons en longeant le lac tranquillement sur 2 km jusqu'au point exact du passo Fedaia à 2 057 m d'altitude, non sans avoir auparavant mis les pneus dans la neige qui ferme encore la route qui contourne le lac côté sud. A partir de là, la route plonge litéralement dans la vallée : sur les premiers kilomètres de la descente vers Rocca Pietore, trois panneaux de danger signalent une pente de 15 %… Les nombreux cyclos qui montent ont beaucoup de mal alors que notre vitesse atteint les 85 km/h dans une longue ligne droite. On apprécie particulièrement l'efficacité des freins hydrauliques dans une telle descente !
Après avoir passé Rocca Pietore, nous voici au carrefour de la route qui nous permet de rejoindre Arabba. Le ciel qui s'est couvert laisse échapper quelques gouttes. Nous en profitons pour faire une pause dans un café en attendant le retour du soleil. Cela ne prend que quelques minutes et nous repartons en remontant la vallée du ruisseau de Cordevale. Pour rejoindre la route de Pieve di Livinallongo, il nous faut encore franchir une dernière rampe de 5 km qui offre un peu plus de 300 m de dénivelée. A partir de ce village, nous connaissons déjà la route : jusqu'à Arabba, se succède sur 9 km une série de faux-plats montants et descendants assez faciles hormis le dernier kilomètre plus pentu où, en plus, souffle en rafales un vent défavorable. A l'arrivée, le compteur affiche 71 km et 1 850 m de dénivelée. Pendant que nous dégustons tous ensemble une bière, un radler ou une eau pétillante accompagnés pour certains de glace ou de gâteaux, le défilé incessant des motards se poursuit dans l'ascension du passo Pordoi…
C'est la dernière journée de vacances et le soleil nous gâte particulièrement dès notre réveil. Le programme est une nouvelle fois varié. Fred et Jean-Paul, las des ascensions des cols du Pordoi, du Campolongo, et autre Falzarego et soucieux de laisser refroidir la selle du vélo, décident d'effectuer une randonnée dans le massif montagneux surplombant Arraba. Le «gruppo del Sella» est un massif dolomitique situé au nord ouest d'Arabba culminant à 3 152 m. Outre le fait d'avoir été le théâtre de violents combats entre Italiens et Autrichiens durant la première guerre mondiale, ce massif semble être tout indiqué pour mener des randonnées à la journée, sous réserve de veiller à éviter les nombreux sentiers menant tout droit à de vertigineuses via ferrata ! Après un solide petit déjeuner à l'Auberge du Pordoi, Fred et Jean-Paul attaquent l'ascension par un sentier pastoral qui les mènent dans un premier temps au refuge du Kaiser. De ce belvédère, se dévoile, à l'horizon sud, l'ensemble du massif de la Marmolada.
Pendant ce temps, Christel et moi-même choisissons de grimper le passo Giau à 2 236 m d'altitude. Francis, dont le vélo est toujours hors d'usage, nous accompagne avec le véhicule. Dès le départ, la descente vers Andraz offre de très beaux panoramas sur la vallée et le sommet de la Marmolada. Vers Larzonei, pour gagner le village de Selva di Cadore, point de départ de l'ascension du col, il faut quitter la route principale ce qui nous vaut une belle surprise et un bon échauffement avec une rampe très pentue jusqu'à Colle Santa Lucia. Mais cela n'est rien comparé aux 10 kilomètres d'ascension à plus de 9 % de moyenne qui nous attendent. Dans des cas semblables, la solution est simple : on met tout à gauche et on essaie de trouver son rythme... L'ascension s'avère vraiment difficile mais elle offre des panoramas de plus en plus beaux au fur et à mesure que l'on s'élève. Et le spectacle n'est pas encore terminé car ce n'est qu'à 20 m du sommet que la beauté du site se dévoile entièrement, avec un tour d'horizon exceptionnel sur les Dolomites.
Le seul point négatif est la très forte fréquentation du site par les motards : ils doivent être au moins 200 au sommet du col et ceux qui entament la descente sont immédiatement remplacés par ceux qui montent ! Malgré cela, nous trouvons quand même une table libre pour déjeuner en terrasse, face au Tofane et au Monte Cernera. Que du bonheur ! Suite à cet excellent repas traditionnel, plutôt que de faire demi-tour, nous décidons de rentrer par le passo di Falzarego, cet itinéraire nous semblant plus facile. Après 8 km de descente à travers les bois, nous rejoignons la route du passo di Falzarego à Pocol. Cars, voitures anciennes et motos, le trafic y est vraiment dense. Ajoutez à cela la fatigue et un vent défavorable, vous obtenez une ascension difficile. Heureusement, la beauté des sites traversés compense sans aucun problème ces petits inconvénients.
Après quelques instants de récupération, nous entamons la descente sur Andraz. Dans les derniers kilomètres, une moto chute juste devant Christel qui l'évite de peu. Par chance, cet accident est sans conséquence. Comme la veille, nous rentrons à Arabba par Pieve di Livinallongo. Pour cette dernière balade dolomitique, nous avons parcouru 75 km avec presque 2 000 m de dénivelée. La fin de la journée sera consacrée à préparer les valises et à mettre les vélos sur la remorque, tristes signes annonciateurs de la fin des vacances…
C'est le jour du retour en Lozère. Nous partons après le petit-déjeuner vers 8 h 00. Pour rejoindre l'autoroute vers Bolzano, nous franchissons une dernière fois le passo Pordoi pour arriver à Canazei puis gagnons la vallée de l'Eggental via le passo di Costalunga. Le retour se fait ensuite rapidement jusqu'à hauteur de Saint-Tropez où notre véhicule semble touché par une panne électronique, avec une perte de puissance. Malgré cela, nous arrivons tout de même à sortir de l'autoroute et à nous stationner à l'abri de tout accident. C'est en ouvrant le capot que Francis se rend compte qu'une durite d'arrivée d'air s'est désolidarisée du radiateur. Grâce au couteau suisse de Fred, le collier est remis en place et nous pouvons repartir (il faut toujours avoir son couteau suisse sur soi !). Manque de chance, la panne se reproduit après quelques kilomètres sur l'autoroute nous obligeant à effectuer une deuxième fois cette réparation qui nous permettra de rejoindre Mende
La région des Dolomites est un véritable régal tant au plan sportif qu'au plan touristique pour tous les cyclotouristes même s'il faut la partager avec les motards. Si cela vous tente, n'hésitez pas ! Et si vous recherchez la difficulté, voire l'extrême difficulté, les Dolomites cachent quelques monstres comme la redoutable montée de la Scanuppia - Malga Palazzo, au départ de Besenello, au sud de Trento. Je vous souhaite bonne chance et quand partez-vous ?
© les balades à vélo de Pierrot - récit en date de .
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